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Thomas de Pourquery et sa chorale enchanteresse au festival Rock en Seine

Un démarrage instrumental free-jazz, qui plus est sur la grande scène, de mémoire cela est rarement arrivé, voire jamais, au festival Rock en Seine, depuis sa création en 2003. On le doit au saxophoniste et chanteur Thomas de Pourquery et à son groupe, vendredi 23 août dans l’après-midi, lors de la troisième journée du festival organisé jusqu’au 25 août sur la partie basse du domaine national de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) .
Venu du jazz – les bases hard-bop, la participation aux formations de Laurent Cugny, d’Andy Emler, son groupe Supersonic pour jouer la musique de Sun Ra –, Thomas de Pourquery est un fou de musique, qui s’intéresse aussi à la pop, au rock, à la chanson… Souvent vocaliste, il s’est décidé à prendre la position du chanteur, sans pour autant délaisser le saxophone, en créant un groupe dont le terme pop-rock ne donne qu’un aperçu.
Il en est né un album, Let The Monster Fall, commercialisé en mars, dont nous avions entendu les bases lors d’un concert en avril 2023 au Printemps de Bourges. Free-jazz donc pour commencer puis des chansons, ce Let The Monster Fall comme une fausse ballade, Rise Again, qui va vers une ambiance new wave métronomique (Sylvain Daniel, basse, David Aknin, batterie), une fantaisie disco, plus loin des sonorités entremêlées de synthétiseurs, type Moog (Etienne Jaumet, par ailleurs au saxophone, Akemi Fujimori), des envols vers le space-rock de quelques allumés des années 1970, Hawkwind ou Gong.
Pour ce passage à Rock en Seine, il a été proposé à Thomas de Pourquery qu’intervienne une chorale féminine et masculine. Elle sera là d’abord pour deux chansons. Avec d’une part dix membres du Chœur de Radio France et d’autre part un ensemble d’une trentaine de personnes en situation de handicap (déficience visuelle, autisme, handicap moteur) qui constitue cet éphémère Chœur de Rock en Seine. Dans l’interprétation de Divine Tragedy, la force du chant, son enchantement aussi, le plaisir, la joie qui pour toutes et tous est manifeste, tout cela suscite une belle émotion. Qui sera amplifiée à la fin du concert, avec le retour des deux chœurs qui ne font qu’un, pour une reprise d’Heroes de David Bowie.
Cette troisième journée a par ailleurs vu se succéder, dans un programme d’une vingtaine de concerts, plusieurs artistes de la scène britannique, les révélations récentes Elmiene, Olivia Deane et Venna ou le bien établi groupe Jungle, formé en 2013. Le chanteur Elmiene, 22 ans, et la chanteuse Olivia Dean, 25 ans, s’inscrivent dans la soul des années 1960 et 1970, en privilégiant la ballade soyeuse. Marvin Gaye n’est pas loin chez Elmiene, avec une manière de falsetto qui rappelle parfois Prince. Kim Weston, Tammi Terrell ou Diana Ross – période The Supremes – pourraient être des sources pour Olivia Dean, encore un peu lisse dans son expressivité. Deux moments d’apaisement.
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